Atterris, sage !

 

Je ne pense pas que sur la Terre des Hommes, 

nous souhaitons exclure ou suspendre qui que ce soit.

Voici l'écrit d'une belle Âm'ie :

Atterris, sage!

 En ce début d’hiver, le détachement est de rigueur. Alors que j’étais suspendue de mon engagement de sapeur-pompier volontaire depuis presque 18 mois, telle la dernière feuille de l’arbre qui refuse de s’abandonner au vent d’automne je gardais l’espoir de pouvoir retourner un jour à la caserne. Lorsque j’ai fini par comprendre que cet espoir ne m’aidait pas à vivre mais plutôt qu’il m’empêchait de m’envoler, je me suis détachée.

 La feuille, libérée de ce lien qui la retient à l’arbre, finit par comprendre que l’humus qu’elle va former nourrira de nouvelles feuilles. Sa mort est l’amorce d’une renaissance. 

 En coupant les liens qui me retenaient à cette chimère, je comprends que le chemin que j’ai emprunté n’était peut-être qu’un moyen de m’amener là où je dois être maintenant. Le temps que je donnais aux autres, je me le donne à moi. Je me reconnecte à la nature, aux animaux, aux personnes qui me font du bien, à ma créativité. Tout cela nourrit le terreau fertile de mon imagination.

 Pourrais-je être utile autrement? Donner de la joie, du rêve, l’envie de rire, du réconfort, tout en respectant mes convictions? Tout en restant maître de ma destinée? Je veux croire que c’est possible et je m’y emploie. Je ne me laisserai dévoyer par personne. Le vent formé par les ailes que je déploie est celui qui sèche les larmes et non celui qui avive les flammes.

 Assez de la brûlure du temps qui passe. Aujourd’hui je prends ma place. 

  

          L.