Comment le minimalisme m’aide à me reconstruire ?
Il y a quelques mois, j’ai
déménagé. Ce n’était pas un simple changement de décor, mais une transition
rendue nécessaire par un événement qui a bouleversé ma vie : le décès de ma
femme. Ce moment douloureux m’a poussé à repenser mon quotidien, à redéfinir ce
qui comptait vraiment pour moi.
Ce n’était pas une fuite, mais un
besoin de tourner une page, d’alléger mon esprit autant que mon espace de vie.
Heureusement, le minimalisme, que j’ai toujours adopté à ma manière, m’a aidé à
traverser cette période en me concentrant sur l’essentiel.
Comme l’écrivait Alphonse Karr
: « La propriété est un piège : ce que nous croyons posséder nous
possède. » Je n’ai jamais voulu être prisonnier de mes
biens matériels, et aujourd’hui plus que jamais, je ressens la justesse de ces
mots.
Déménager léger, dans tous les sens du terme
Quand on déménage, on prend
conscience du poids de ce que l’on possède. Chaque objet raconte une histoire,
rappelle un souvenir. Mais au fil du temps, beaucoup deviennent de simples
fardeaux, des attachements qui nous empêchent d’avancer.
Pour moi, le tri a été plus simple.
Depuis toujours, j’ai fui l’accumulation et privilégié l’essentiel. Mon
déménagement s’est fait avec peu de cartons, peu d’objets à transporter, et
surtout une absence de ce sentiment d’être écrasé par des possessions inutiles.
Ce détachement matériel m’a permis
de me concentrer sur l’essentiel : reconstruire ma vie dans un nouvel
environnement, plus sereinement.
Des relations plus authentiques
Ce changement m’a aussi révélé une
autre forme de légèreté : celle des relations humaines.
Quand on traverse une épreuve comme
celle que j’ai vécue, on voit rapidement quelles relations sont sincères et
lesquelles reposaient sur des bases fragiles. Certaines se sont éloignées
d’elles-mêmes, non pas par conflit, mais parce qu’elles n’avaient plus leur
place dans mon nouveau chemin de vie.
Et c’est une bonne chose. Plutôt
que de m’accrocher à des liens entretenus par habitude, j’ai choisi d’accorder
du temps et de l’énergie aux personnes qui comptent vraiment. Aujourd’hui, mon
entourage est plus authentique, plus en phase avec mes valeurs et mon état
d’esprit.
Un quotidien apaisé
Mon nouvel espace de vie reflète ce
cheminement. Il n’est pas vide, il est épuré. Chaque objet a sa place et son
utilité. Ici, rien n’encombre, tout respire.
Ce choix n’a rien de froid ni
d’austère : au contraire, il crée un cocon propice au bien-être. Le matin, je
me réveille dans un lieu apaisant, où chaque élément a été choisi en
conscience. L’absence de superflu libère l’esprit, permet une clarté que je n’aurais
jamais soupçonnée auparavant.
Le luxe du temps retrouvé
Moins d’objets signifie aussi moins
d’entretien, moins de distractions inutiles, moins d’énergie consacrée à
l’accessoire. Ce temps, je le réinvestis dans ce qui compte vraiment : marcher
au bord de la mer, lire, contempler la vie, mais surtout écrire.
L’écriture a été une ancre dans
cette tempête intérieure. Mettre des mots sur ce que je traverse, partager mon
expérience, donner une forme à mes pensées a été une manière essentielle de me
reconstruire.
Chaque jour, je prends le temps de
noircir l’écran de mon ordinateur par mes réflexions, de tisser des ponts entre
mon vécu et celui des autres. Écrire est devenu un refuge, une thérapie, une
façon d’exister pleinement malgré l’absence.
Une nouvelle façon de consommer
Adopter le minimalisme, c’est aussi
revoir sa relation aux objets et à la consommation. Chaque acquisition est
aujourd’hui une décision mûrement réfléchie. Ai-je vraiment besoin de cet objet
? Va-t-il m’apporter une réelle valeur ? En privilégiant la qualité à la
quantité, en refusant les achats impulsifs, j’ai non seulement allégé mon
intérieur, mais aussi mon esprit et mon budget.
Ce mode de vie, plus simple et plus
conscient, s’inscrit aussi dans une démarche écologique et respectueuse. Moins
acheter, mais mieux. Ne pas chercher à combler un vide par la possession, mais
par l’expérience et l’être.
La sérénité dans l’essentiel
Ce déménagement aurait pu être une
épreuve supplémentaire, une charge pesante dans un moment de deuil. Mais il
s’est transformé en opportunité. En choisissant un mode de vie minimaliste,
j’ai retrouvé une forme de liberté intérieure.
Aujourd’hui, je ne ressens pas de
manque. Je ressens l’espace. Je ressens la simplicité. Je ressens la paix. Le
minimalisme ne m’a pas fait renoncer à la vie : il m’a permis de la retrouver,
dans ce qu’elle a de plus vrai. Et surtout, il m’a donné le temps et l’espace
pour écrire, pour exprimer ce qui vibre en moi, pour transformer la douleur en
partage. Car c’est aussi en racontant que l’on guérit.
Béchir Hounam, Pépites
Wabi sabi
RépondreSupprimeroui et aussi l'art de l'essentiel Dominique Loreau ! 🥰
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