Bonjour Âm'is du samedi !
Nous voilà de retour avec la réflexion de fin de semaine.
Nous aimons interroger notre âme et plonger dans ce qui la fait réagir.
Exercer notre esprit à développer ses idées, de façon tout à fait responsable.
Aujourd'hui, Béchir nous met devant un choix important qui pourrait à nouveau représenter une dualité.
Liberté, autorité
Peut-on être libre en obéissant à une autorité ?
Peut-on être autoritaire en laissant l'autre libre ?
Il y a peut-être d'autres voies à explorer,
d'autres chemins à emprunter...
Nos âmes d'enfants
Voici l'article que j'ai sélectionné pour vous parmi tous ceux de Béchir Houman, ses pépites !
Le paradoxe de la quête de liberté et le désir d’autorité
C’est un excellent
dossier paru dans le dernier numéro du magazine Sciences humaines intitulé
: D’où
vient le désir d’autorité ? qui m’a inspiré ce billet.
Dans un monde où la liberté
individuelle est souvent célébrée comme une valeur suprême, il est surprenant
de constater que le désir d’autorité revient en force. Ce paradoxe, qui semble
opposer deux aspirations fondamentales, traverse nos sociétés modernes et se
manifeste dans des domaines aussi variés que la politique, l’éducation, le
travail et même la famille. Comment expliquer cette tension entre l’amour de la
liberté et le besoin d’autorité ? Et surtout, comment vivre avec ce paradoxe
sans sombrer dans l’autoritarisme ou l’anarchie ?
Liberté et sécurité : un équilibre fragile
La quête de liberté est une
constante de l’histoire humaine. Depuis les révolutions démocratiques jusqu’aux
mouvements pour les droits civiques, les individus ont lutté pour se libérer
des chaînes de l’oppression et de la domination. Pourtant, cette liberté, si
chèrement acquise, peut aussi devenir source d’anxiété. Comme l’expliquait le
philosophe Thomas Hobbes, sans un cadre structurant, la liberté absolue peut
mener à un état de chaos où « l’homme est un loup pour l’homme ».
Aujourd’hui, ce sentiment est
exacerbé par les multiples crises auxquelles nous faisons face : changements
climatiques, instabilité économique, bouleversements technologiques, et même
des pandémies. Dans un tel contexte, l’autorité apparaît comme une bouée de
sauvetage. Elle promet un retour à l’ordre, une protection contre
l’imprévisibilité, et une réponse claire à des problèmes complexes.
On observe que la démocratisation
de l’information, loin de résoudre ces tensions, a créé une cacophonie
d’opinions où il devient difficile de distinguer le vrai du faux. Cette
surcharge cognitive pousse de plus en plus de personnes à souhaiter une voix claire,
une figure capable de « dire ce qu’il faut faire ». C’est ainsi que
des leaders populistes, promettant simplicité et efficacité, séduisent une
partie de l’électorat, même dans des démocraties établies.
Autorité vs autoritarisme : la quête de légitimité
Cependant, désirer de l’autorité ne
signifie pas adhérer à l’autoritarisme. Comme le rappelle Hannah Arendt,
l’autorité véritable ne s’impose pas par la force, mais par la légitimité. Elle
repose sur la confiance, le respect d’un cadre partagé, et la reconnaissance
d’une expertise ou d’une sagesse. À l’école, un professeur fait autorité parce
qu’il transmet des savoirs ; dans une entreprise, un manager inspire parce
qu’il incarne une vision.
Le problème survient lorsque cette
légitimité s’effrite. Les institutions traditionnelles — famille, école, État —
ont perdu une partie de leur crédibilité. Les révolutions culturelles, les
scandales politiques et la défiance envers les experts ont laissé un vide. Ce
vide est aujourd’hui comblé par des discours simplistes promettant efficacité
et ordre, quitte à sacrifier certaines libertés.
Quand la liberté devient un fardeau.
Ironie de l’histoire : la liberté
totale peut devenir écrasante. Psychologiquement, l’humain a besoin de repères
pour se construire. L’exemple des entreprises libérées est éloquent : même dans
des organisations prônant l’horizontalité, des hiérarchies informelles
émergent. Sans chef officiel, ce sont les plus charismatiques, les plus
compétents ou les plus impliqués qui finissent par guider les autres.
De même, en politique, les
démocraties peinent à concilier débats pluralistes et prise de décision rapide.
Face aux urgences climatiques ou sanitaires, l’appel à un « homme
fort » séduit, comme l’illustrent les scores des partis populistes. Mais
cette tentation comporte un risque : confondre efficacité et soumission.
Réinventer l’autorité à l’ère moderne
Alors, comment concilier quête de
la liberté et besoin d’autorité ? La réponse réside peut-être dans une autorité
bienveillante, comme le suggèrent les programmes de guidance parentale évoqués.
Il ne s’agit pas d’imposer des règles arbitraires, mais de co-construire un
cadre respectueux des individus.
À l’école, cela passe par des
pédagogies qui valorisent l’autonomie tout en fixant des limites claires. En
entreprise, par un leadership qui écoute autant qu’il décide. En politique, par
des institutions transparentes et inclusives, capables de rétablir la confiance
sans verser dans le populisme.
Le rôle des institutions et des leaders
Les institutions ont un rôle
crucial à jouer dans ce rééquilibrage. Elles doivent incarner une autorité
légitime, c’est-à-dire une autorité qui ne s’impose pas par la contrainte, mais
qui est reconnue comme juste et nécessaire. Cela implique une transparence
accrue, une meilleure communication, et une volonté de s’adapter aux besoins
changeants de la société.
Les leaders, quant à eux, doivent
incarner cette autorité bienveillante. Ils doivent être capables de prendre des
décisions difficiles tout en restant à l’écoute des préoccupations de ceux
qu’ils dirigent. L’autorité ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen de
servir l’intérêt collectif.
Le désir d’autorité n’est pas un
reniement de la liberté, mais une recherche d’équilibre. Comme l’écrivait
Étienne de La Boétie au XVIᵉ siècle dans Discours de
la servitude volontaire, l’obéissance est toujours un choix.
Reste à faire en sorte que ce choix soit éclairé : accepter une autorité
légitime, non par peur, mais parce qu’elle sert l’intérêt commun.
Un paradoxe fertile
En définitive, ce paradoxe nous
invite à repenser collectivement ce que signifie vivre ensemble. La liberté
sans autorité mène au chaos ; l’autorité sans liberté étouffe. Entre les deux,
il y a place pour une démocratie mature, où l’on ose débattre sans craindre le
désordre, et où l’on accepte des règles sans renoncer à sa voix.
Il me semble important d'éduquer,
de donner à chacun les outils pour mieux se connaître et identifier son environnement.
La quête du Savoir conduit au Savoir-Être,
développant le Savoir-Faire.
Un homme éduqué saura prendre ses responsabilités personnelles
en considérant l'intérêt collectif.
Il aura un regard plus large et ne verra pas que son nombril !
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Frâme d'enfant
Je suis d'accord avec toi. Tout passe par une éducation bienveillante, ça ne veut pas dire de tout tolérer.
RépondreSupprimerSi les Grandes Personnes sont droites dans leurs bottes, les Enfants sont en sécurité et pourront pousser de façon agréable...😍
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