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samedi 1 mars 2025

Liberté, autorité

 Bonjour Âm'is du samedi !

Nous voilà de retour avec la réflexion de fin de semaine. 

Nous aimons interroger notre âme et plonger dans ce qui la fait réagir.

Exercer notre esprit à développer ses idées, de façon tout à fait responsable.

Aujourd'hui, Béchir nous met devant un choix important qui pourrait à nouveau représenter une dualité.

Liberté, autorité

Peut-on être libre en obéissant à une autorité ?

Peut-on être autoritaire en laissant l'autre libre ?

Il y a peut-être d'autres voies à explorer,

d'autres chemins à emprunter...


Nos âmes d'enfants



Voici l'article que j'ai sélectionné pour vous parmi tous ceux de Béchir Houman, ses pépites !


Le paradoxe de la quête de liberté et le désir d’autorité

C’est un excellent dossier paru dans le dernier numéro du magazine Sciences humaines intitulé : D’où vient le désir d’autorité ? qui m’a inspiré ce billet.

Dans un monde où la liberté individuelle est souvent célébrée comme une valeur suprême, il est surprenant de constater que le désir d’autorité revient en force. Ce paradoxe, qui semble opposer deux aspirations fondamentales, traverse nos sociétés modernes et se manifeste dans des domaines aussi variés que la politique, l’éducation, le travail et même la famille. Comment expliquer cette tension entre l’amour de la liberté et le besoin d’autorité ? Et surtout, comment vivre avec ce paradoxe sans sombrer dans l’autoritarisme ou l’anarchie ?

Liberté et sécurité : un équilibre fragile

La quête de liberté est une constante de l’histoire humaine. Depuis les révolutions démocratiques jusqu’aux mouvements pour les droits civiques, les individus ont lutté pour se libérer des chaînes de l’oppression et de la domination. Pourtant, cette liberté, si chèrement acquise, peut aussi devenir source d’anxiété. Comme l’expliquait le philosophe Thomas Hobbes, sans un cadre structurant, la liberté absolue peut mener à un état de chaos où « l’homme est un loup pour l’homme ».

Aujourd’hui, ce sentiment est exacerbé par les multiples crises auxquelles nous faisons face : changements climatiques, instabilité économique, bouleversements technologiques, et même des pandémies. Dans un tel contexte, l’autorité apparaît comme une bouée de sauvetage. Elle promet un retour à l’ordre, une protection contre l’imprévisibilité, et une réponse claire à des problèmes complexes.

On observe que la démocratisation de l’information, loin de résoudre ces tensions, a créé une cacophonie d’opinions où il devient difficile de distinguer le vrai du faux. Cette surcharge cognitive pousse de plus en plus de personnes à souhaiter une voix claire, une figure capable de « dire ce qu’il faut faire ». C’est ainsi que des leaders populistes, promettant simplicité et efficacité, séduisent une partie de l’électorat, même dans des démocraties établies.

Autorité vs autoritarisme : la quête de légitimité

Cependant, désirer de l’autorité ne signifie pas adhérer à l’autoritarisme. Comme le rappelle Hannah Arendt, l’autorité véritable ne s’impose pas par la force, mais par la légitimité. Elle repose sur la confiance, le respect d’un cadre partagé, et la reconnaissance d’une expertise ou d’une sagesse. À l’école, un professeur fait autorité parce qu’il transmet des savoirs ; dans une entreprise, un manager inspire parce qu’il incarne une vision.

Le problème survient lorsque cette légitimité s’effrite. Les institutions traditionnelles — famille, école, État — ont perdu une partie de leur crédibilité. Les révolutions culturelles, les scandales politiques et la défiance envers les experts ont laissé un vide. Ce vide est aujourd’hui comblé par des discours simplistes promettant efficacité et ordre, quitte à sacrifier certaines libertés.

Quand la liberté devient un fardeau.

Ironie de l’histoire : la liberté totale peut devenir écrasante. Psychologiquement, l’humain a besoin de repères pour se construire. L’exemple des entreprises libérées est éloquent : même dans des organisations prônant l’horizontalité, des hiérarchies informelles émergent. Sans chef officiel, ce sont les plus charismatiques, les plus compétents ou les plus impliqués qui finissent par guider les autres.

De même, en politique, les démocraties peinent à concilier débats pluralistes et prise de décision rapide. Face aux urgences climatiques ou sanitaires, l’appel à un « homme fort » séduit, comme l’illustrent les scores des partis populistes. Mais cette tentation comporte un risque : confondre efficacité et soumission.

Réinventer l’autorité à l’ère moderne

Alors, comment concilier quête de la liberté et besoin d’autorité ? La réponse réside peut-être dans une autorité bienveillante, comme le suggèrent les programmes de guidance parentale évoqués. Il ne s’agit pas d’imposer des règles arbitraires, mais de co-construire un cadre respectueux des individus.

À l’école, cela passe par des pédagogies qui valorisent l’autonomie tout en fixant des limites claires. En entreprise, par un leadership qui écoute autant qu’il décide. En politique, par des institutions transparentes et inclusives, capables de rétablir la confiance sans verser dans le populisme.

Le rôle des institutions et des leaders

Les institutions ont un rôle crucial à jouer dans ce rééquilibrage. Elles doivent incarner une autorité légitime, c’est-à-dire une autorité qui ne s’impose pas par la contrainte, mais qui est reconnue comme juste et nécessaire. Cela implique une transparence accrue, une meilleure communication, et une volonté de s’adapter aux besoins changeants de la société.

Les leaders, quant à eux, doivent incarner cette autorité bienveillante. Ils doivent être capables de prendre des décisions difficiles tout en restant à l’écoute des préoccupations de ceux qu’ils dirigent. L’autorité ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen de servir l’intérêt collectif.

Le désir d’autorité n’est pas un reniement de la liberté, mais une recherche d’équilibre. Comme l’écrivait Étienne de La Boétie au XVIᵉ siècle dans Discours de la servitude volontairel’obéissance est toujours un choix. Reste à faire en sorte que ce choix soit éclairé : accepter une autorité légitime, non par peur, mais parce qu’elle sert l’intérêt commun.

Un paradoxe fertile

En définitive, ce paradoxe nous invite à repenser collectivement ce que signifie vivre ensemble. La liberté sans autorité mène au chaos ; l’autorité sans liberté étouffe. Entre les deux, il y a place pour une démocratie mature, où l’on ose débattre sans craindre le désordre, et où l’on accepte des règles sans renoncer à sa voix.


Il me semble important d'éduquer,

de donner à chacun les outils pour mieux se connaître et identifier son environnement.

La quête du Savoir conduit au Savoir-Être,

développant le Savoir-Faire.

Un homme éduqué saura prendre ses responsabilités personnelles

en considérant l'intérêt collectif.

Il aura un regard plus large et ne verra pas que son nombril !

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Frâme d'enfant


2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi. Tout passe par une éducation bienveillante, ça ne veut pas dire de tout tolérer.

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    1. Si les Grandes Personnes sont droites dans leurs bottes, les Enfants sont en sécurité et pourront pousser de façon agréable...😍

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