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samedi 12 avril 2025

La pépite de la semaine

 

Comment cultiver l’empathie dans un monde où règne l’indifférence ?


« Ressentir sa propre douleur, c’est être vivant. 

Ressentir celle des autres, c’est être humain. » 

Cette phrase, souvent attribuée à Tolstoï, illustre un paradoxe fondamental : la douleur nous rappelle notre fragilité, mais c’est l’empathie qui révèle notre essence profonde.

Vivre, c’est inévitablement rencontrer la souffrance. Une chute, une trahison, un deuil… Ces épreuves, qu’elles soient physiques ou émotionnelles, délimitent les contours de notre existence. La douleur, en tant que signal biologique, joue un rôle crucial : elle nous protège, nous alerte et nous enseigne nos limites. Sans elle, nous perdrions jusqu’à la conscience de notre propre intégrité. Sur le plan psychologique, elle devient une forge où se façonne notre résilience, révélant des forces insoupçonnées. Comme l’écrivait Khalil Gibran : 

« Plus profonde est la blessure, plus grande est la place laissée à la joie. »

Mais qu’en est-il de la douleur qui ne nous appartient pas ? Celle d’un ami accablé, d’un inconnu en détresse, ou d’une communauté lointaine frappée par l’injustice ? L’empathie, cette aptitude à percevoir et à partager la souffrance d’autrui, n’est pas innée chez tous. Elle s’apprend, se cultive, se choisit. Elle exige de dépasser l’égoïsme naturel, d’offrir une écoute attentive, un geste réconfortant, une main tendue. Rousseau le soulignait avec justesse : 

« La pitié est innée en l’homme, qui frémit instinctivement devant la souffrance de son semblable. »

Cependant, dans un monde où l’individualisme et la virtualité nous isolent, il est facile de détourner le regard. Certains redoutent d’être submergés ; d’autres trouvent refuge dans une indifférence confortable. Pourtant, l’empathie n’est ni une faiblesse ni un fardeau : elle est un acte de courage. Elle exige un équilibre subtil entre compassion et préservation de soi, entre écoute et engagement.

Les grandes avancées éthiques de l’humanité — l’abolition de l’esclavage, la reconnaissance des droits humains, la lutte pour la préservation de la planète — sont nées de cette prise de conscience collective : la souffrance des uns concerne tous. À une échelle plus intime, c’est dans ces instants de connexion fragile que naissent des liens authentiques. Une relation dépourvue d’empathie est aussi vide qu’un ciel sans étoiles.

Et si nous redéfinissions ce qui nous rend humains ? Non pas par notre capacité à échapper à la douleur, mais par notre volonté de la partager, de la comprendre et de l’alléger chez autrui. Dans une société obsédée par la performance, cultiver l’empathie devient un acte révolutionnaire. Comme le rappelait Gandhi : 

« La grandeur d’une nation se juge à la façon dont elle traite ses membres les plus fragiles. » 

Peut-être que cette grandeur commence simplement par un regard, un pas vers l’autre, un instant volé à l’indifférence. Car c’est là, dans ces brèches où la vulnérabilité se partage, que bat le cœur de notre humanité. Et si nous choisissions de l’écouter ?

Sur ce thème, je vous propose cet excellent livre : « L’empathie au cœur du jeu social de Serge Tisseron »



Béchir Houman, Pépites


2 commentaires:

  1. J'aime bien la phrase de grandir à mettre en avant en ces temps où les plus forts se dévorent. 🙃

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  2. Il y en a plusieurs, pour ma part le final est vraiment fantastique :
    « La grandeur d’une nation se juge à la façon dont elle traite ses membres les plus fragiles. »

    Peut-être que cette grandeur commence simplement par un regard, un pas vers l’autre, un instant volé à l’indifférence. Car c’est là, dans ces brèches où la vulnérabilité se partage, que bat le cœur de notre humanité. Et si nous choisissions de l’écouter ?

    C'est la question de base : le choix personnel ! 😍

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