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Impossible pour moi !
Merci Frédéric Midal pour ce très bel entretien avec Hadrien France-Lanord. Vous m'avez enchantée, l'un et l'autre.
Nous avons tellement besoin de beauté !
Voici le lien pour entrer dans le monde de Cézanne, grâce à nos Guides :
L'exposition Cézanne au musée Granet (été 2025)
Certaines personnes tournent les
pages. Moi, je les écris. Chaque souvenir est une ligne. Chaque absence, un
paragraphe. Chaque instant heureux, un point d’exclamation. Je n’oublie pas —
j’archive, je grave, je continue.
La mémoire, un acte de résistance
Oublier, c’est parfois une forme de
survie. Mais se souvenir, c’est résister : à l’usure du temps, à
l’indifférence, à la disparition. Se souvenir, c’est dire : « Ce que j’ai
vécu compte. Ce que j’ai perdu avait de la valeur. » Nos souvenirs sont
des preuves. Ils nous ancrent. Ils nous protègent de l’oubli, de l’effacement,
de l’anonymat.
Les moments heureux ne meurent pas
On croit que le bonheur est
fragile. Mais il est têtu. Il s’accroche. Il revient, souvent sans prévenir. Un
rire, une lumière, une chanson. Et soudain, on y est de nouveau : dans ce
jardin, dans cette voiture, dans ce regard. Les moments heureux ne disparaissent
pas. Ils dorment en nous. Et parfois, ils nous sauvent.
Le temps ne passe pas, il transforme
Le temps ne file pas, il sculpte.
Il érode, il polit, il déforme. On change sans s’en rendre compte. Ce n’est pas
l’oubli qui gagne, c’est la transformation. Les gens changent. Les lieux
changent. Mais ce qu’on écrit reste. C’est pour ça que j’écris. Pour garder une
trace avant que tout devienne méconnaissable.
Les gens, ces paysages mouvants
Les gens changent,
imperceptiblement ou brusquement. On croit les connaître par cœur, et pourtant,
ils nous surprennent. Leurs pensées dérivent, leurs sentiments évoluent, leurs
chemins bifurquent. Ils sont des paysages mouvants sous le ciel de nos existences,
façonnés par les saisons de la vie. Écrire sur eux, c’est fixer un instant de
vérité, capturer leur essence avant qu’elle ne s’échappe. C’est accepter que
l’autre se transforme tout en gardant vivante la mémoire de ce qu’il fut,
jadis.
Les blessures que l’on garde sous la peau
Il y a des souvenirs qu’on aimerait
arracher. Des jours qu’on voudrait effacer. Mais on ne guérit pas en oubliant.
On guérit en regardant en face. En mettant des mots. En reprenant le pouvoir.
Les blessures font partie du chemin. Je les écris aussi. Parce qu’elles disent
ma force autant que ma douleur.
Les absents vivent dans nos mots
Il y a ceux qui sont partis. Trop
tôt, trop brutalement. On ne les revoit plus, mais on les retrouve partout.
Dans une expression, dans une manière de marcher, dans une habitude qui reste.
Les écrire, c’est les faire vivre encore un peu. C’est dire : « Tu n’es
plus là, mais tu fais encore partie de mon histoire. »
Je ne ferme pas le livre, je continue l’histoire
Vivre, ce n’est pas tirer un trait.
Ce n’est pas tourner la page d’un coup sec. Vivre, c’est écrire la suite. Avec
ce qu’on a aimé, ce qu’on a perdu, ce qu’on a appris. C’est avancer avec les
poches pleines de souvenirs, le cœur marqué, mais encore battant.
Je n’efface pas. Je n’oublie pas.
J’écris. Parce que tout ce qui m’a marqué mérite d’exister pour toujours,
quelque part — même si ce n’est que dans une phrase.
Béchir Houman, Pépites
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