Notre rapport au temps

 Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas partagé de Pépite. Ce texte s'adresse plus particulièrement aux âmes ayant un kilomètre'âge avancé. Pour les plus jeunes, il peut aussi s'avérer utile ! 😉

Pourquoi nos rapports avec les autres changent avec l’âge

Bon nombre d’entre nous avons franchi le cap des sept décennies. Nous traversons une métamorphose silencieuse, mais profonde dans notre rapport aux autres et à nous-mêmes.

Autrefois, les journées semblaient s’étirer à l’infini. Nous avions l’impression que le temps nous appartenait sans limites. Aujourd’hui, chaque moment devient précieux, comme une perle rare qu’il convient de choisir avec soin avant de l’enfiler au collier de notre existence.

Les conversations superficielles, les rencontres de pure courtoisie, les obligations sociales vides de sens perdent soudain leur attrait. Nous aspirons à des échanges authentiques, à des présences qui nous nourrissent véritablement.

L’une des découvertes les plus surprenantes de cette période de vie réside dans la réconciliation avec la solitude. Celle-ci cesse d’être perçue comme un manque pour devenir un rendez-vous privilégié avec soi-même.

Dans ces moments de quiétude, nous retrouvons cette voix intérieure trop longtemps étouffée par les sollicitations extérieures. Nous redécouvrons le plaisir simple d’un livre, la beauté d’un coucher de soleil, la richesse de nos propres pensées. Cette solitude choisie nous prépare paradoxalement à des rencontres plus intenses et plus vraies.

L’expérience nous apprend également à reconnaître ce qui nous épuise inutilement. Certaines personnes, certaines situations drainent notre énergie sans rien nous apporter en retour. Apprendre à s’en préserver n’est pas de l’égoïsme, mais une forme d’hygiène de vie.

Fini le temps des conflits stériles et des drames sans fin : nous choisissons désormais de consacrer notre attention à ce qui nous élève et nous inspire.

Ces transformations relationnelles ne constituent pas un appauvrissement de notre vie sociale, mais bien son enrichissement. Nous troquons la frénésie pour la sérénité, l’accumulation pour la sélection, l’obligation pour le choix.

C’est peut-être là l’un des plus beaux cadeaux de l’avancée en âge : cette liberté retrouvée de dire oui à ce qui nous ressemble vraiment, et non avec la même bienveillance à ce qui ne nous convient plus. 

Une forme de sagesse paisible qui transforme chaque rencontre authentique en un moment précieux, chaque silence en une méditation, chaque choix en un acte d’amour-propre.

Béchir Houman, Pépites