Juste avant de se glisser dans les bras de Morphée, je vous partage une petite pépite de Béchir car cela faisait longtemps que je n'avais pas accédé à son site.
La vérité est patiente, le mensonge est épuisant
Site archéologique de Carthage
« …Seules les pierres authentiques ont traversé les siècles… »
Vous est-il déjà arrivé de mentir pour éviter une dispute ?
De raconter une version un peu arrangée d’un conflit ? D’« optimiser » un CV
pour paraître plus compétent ?
Rassurez-vous : vous n’êtes pas seul. Nous y avons tous
recours, à un moment ou à un autre.
Mais si vous observez bien, vous remarquerez une chose :
c’est épuisant.
Depuis mon enfance, une phrase résonne en moi : « La
vérité est patiente, le mensonge est épuisant. ». Après 71
années de vie, je mesure chaque jour un peu plus à quel point elle dit vrai.
Le mensonge : un faux gain, une vraie fatigue
Dans un monde obsédé par l’efficacité et le résultat
immédiat, le mensonge peut sembler utile. Il offre un raccourci tentant :
- éviter
une conversation inconfortable,
- dissimuler
une erreur,
- embellir
son image.
Sur le moment, ça fonctionne. On a l’impression d’avoir «
géré ». C’est un peu comme un sprint : rapide, nerveux, spectaculaire.
Le problème, c’est que la vie n’est pas un 100 mètres. La
vie, c’est un marathon. Et le mensonge n’est pas taillé pour la durée.
La charge mentale de celui qui ment
Mentir, ce n’est pas juste prononcer une fausse phrase.
C’est construire une réalité parallèle… et devoir l’entretenir.
Cela implique :
- se
souvenir de ce qu’on a dit, et à qui,
- vérifier
que les versions restent cohérentes,
- inventer
de nouveaux mensonges pour combler les trous,
- rester
en alerte dès qu’un sujet sensible s’approche.
Résultat : le cerveau reste en tension
permanente. On anticipe, on calcule, on surveille les réactions. L’anxiété
augmente, le corps se crispe, le système nerveux s’épuise.
Le mensonge finit par dévorer une partie de notre énergie
vitale. Tout ça pour défendre quelque chose… qui n’existe pas.
La vérité : ce qui tient debout tout seul
La vérité a une propriété remarquable : elle n’a pas
besoin de nous pour exister.
Elle ne demande pas qu’on la protège, qu’on la retouche,
qu’on la répète sous dix versions différentes. Elle est là, solide, qu’on
l’aime ou non.
Si le mensonge est une vague agitée, bruyante, dépendante du
vent, la vérité est le rocher sous la mer. La vague a besoin d’énergie pour se
former, le rocher se contente d’exister.
Dire la vérité, c’est accepter de ne plus contrôler
totalement notre image. C’est renoncer à l’illusion de tout maîtriser. Oui,
cela demande du courage, surtout au début : les premiers kilomètres du marathon
sont les plus durs.
Mais ensuite, quelque chose de précieux apparaît : une forme
de paix intérieure.
Le temps finit toujours par trancher
L’Histoire le montre sans cesse : les systèmes fondés sur le
mensonge, la propagande ou la dissimulation finissent par s’effondrer. Le temps
a cette manière implacable d’user les façades et de révéler les fondations.
Ici, à Carthage, les ruines le rappellent chaque jour :
seules les pierres authentiques ont traversé les siècles. Les décors de
théâtre, eux, ont disparu depuis longtemps.
Ce qui est vrai tient. Ce qui est faux finit par se
fissurer.
Ce que l’expérience m’a appris
Avec le recul, je mesure à quel point nos forces
sont précieuses. Nous n’avons pas une réserve infinie d’énergie mentale,
émotionnelle, physique.
La sérénité ne vient pas de notre habileté à manipuler les
apparences, mais du soulagement profond de celui qui n’a plus rien à cacher.
La vérité ressemble à un marathon : parfois lente,
exigeante, ingrate même sur le moment. Mais c’est elle qui permet de
franchir la ligne d’arrivée debout, digne, allégé.
Choisir l’endurance de la sincérité
Dans un monde qui sprinte vers l’image, la performance et la
mise en scène, choisir la sincérité peut sembler naïf. En réalité, c’est un
acte de lucidité.
Être sincère, ce n’est pas tout dire à tout le monde, ni
brutaliser les autres au nom de « ma vérité ». C’est d’abord cesser de
se mentir à soi-même, et accepter que notre valeur ne dépend pas d’un rôle
bien joué, mais d’une vie vécue avec cohérence.
Alors oui, cela peut coûter un inconfort à court terme : une
explication à avoir, une erreur à reconnaître, une façade à laisser tomber.
Mais ce que l’on gagne en échange est inestimable :
- un
esprit plus calme,
- des
relations plus solides,
- la
liberté intérieure.
Dans ce monde qui court après l’apparence, oser la
vérité, c’est choisir l’endurance plutôt que le spectacle.
Et, au bout du compte, c’est peut-être le chemin le plus sûr
vers la paix avec soi-même.
Béchir Houman, Pépites
Bonne nuit à chaque UN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire