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samedi 4 février 2023

Dialogue entre moi et moi

 Merci Marie-Françoise pour ce partage qui me fait beaucoup penser au Petit Prince.






Le mental et le coeur : 

dialogue entre le cerveau gauche et le cerveau droit 


-Ecoute-moi !

-Qui es-tu, petite voix ? 

-Je suis la voix de ton coeur, ton enfant intérieur, ton sourire et ton bonheur. 

-Tais-toi, je ne veux pas t'écouter, je suis un homme sérieux, moi ! J'ai à faire, je travaille, je suis pressé, très occupé. 

-Si, écoute-moi, tu as besoin de moi; sans moi, tu te dessèches, tu te hâtes, tu te dépêches pour arriver où, pour gagner quoi ? 

-Ca suffit ! Tu vas me raconter je ne sais quelle fable sans queue ni tête, tes balivernes, je n'en veux pas 

-Allons, détends -toi, viens jouer avec moi, ma chanson déborde d'amour pour toi. Ne sois pas si sérieux, le monde ne va pas s'écrouler si tu arrêtes un instant de travailler. 

-Soit, je t'accorde 5 minutes. Pas une de plus. Sois bref, sois précis, va droit au but, ne t'égare pas dans les détails sans importance. 

-Cinq minutes, c'est peu pour te faire rêver, t'émerveiller, te parler tendresse, douceur, délicatesse, te dire que tu es beau, que j'ai besoin de toi. Viens plus près de moi! 

-Ah non! C'est assez! Pas de familiarités. Reste où tu es, sois bien élevé, s'il te plaît. 

-Mais je t'aime, mon amour, mon chéri. Je suis ton enfant d'or, ton bébé, ton trésor, je suis l'esprit divin qui te donne la vie, je suis la sagesse et l'allégresse. Les étoiles, dans mes yeux, brillent de mille feux, d'arcs-en-ciel magnifiques. J'habille tes horizons et dame nature par ma bouche te parle d'amour sans détour. 

-Tu es trop lyrique, sois plus logique. Que veux-tu au juste? Pourquoi me prends-tu tant de temps ? 

-Je veux te rendre heureux, desserrer ta cravate et reposer tes yeux, te donner un peu d'espace pour vivre au présent tout simplement, sans rien à faire ni croisade, ni guerre. Etre là, juste là à respirer, à sentir la vie couler sans lui courir après. 

-Arrête, tu me fais peur, tu es dangereux. Tu n'es qu'un gauchiste, un va-nu-pieds, un anarchiste. Tu sèmes le désordre, tu prêches le chaos, je dois te faire taire, sauver l'ordre, le bon ordre, le mien. Garder le contrôle, ne pas perdre la boussole !

Et d'un geste rageur, voilà que mon mental, avec une violence inouïe, poignarde mon enfant intérieur avec de bonnes raisons, si dures et si pointues que du sang rouge se met à couler, un sang chaud qui pulse et avance comme un ruisseau vers la terre qui l'accueille et le boit sans lui demander quoi que ce soit.

Délivré de cette partie de moi-même qui me détournait du droit chemin, je mène depuis une vie exemplaire, une vie d'homme d'affaires :

 -je ne joue pas, 

-je ne pleure pas, 

-je ne ris pas, 

-je n'ai pas le temps pour des bagatelles, 

-je travaille, 

-je gagne beaucoup d'argent, 

-je procède avec méthode, avec sérieux, 

-tous me craignent car j'ai toujours raison, 

-dans ma vie, tout est en ordre, tout est bien organisé et bien géré.

 Sauf que parfois dans ma poitrine, il y a comme un gros sanglot qui m'oppresse. Mon coeur bat la chamade. Les docteurs m'ont donné des médicaments en attendant de me greffer un coeur artificiel qui me permettra de vivre encore 20 ans, logiquement !! 

Christian Schaller


Pour ceux qui souhaiteraient approfondir : conférence Fabrice Midal

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