Repérer une « une personne toxique » n’est pas une
affaire d’intuition ni d’un flair infaillible. C’est un processus subtil, qui
demande attention, patience et observation.
Au début, tout semble souvent simple : le sourire est engageant,
les paroles sont aimables, et l’on se sent même parfois flatté par tant
d’intérêt. Pourtant, la véritable nature des gens ne se révèle pas dans les
premiers échanges, mais dans la répétition de certains comportements à peine
perceptibles.
Avec le temps, certains indices s’accumulent, dessinant un
portrait plus nuancé de la personne en face de nous. On remarque, par
exemple, une
tendance à manipuler les situations à son
avantage, à détourner les conversations pour éviter toute remise en question,
ou à minimiser ses propres erreurs tout en pointant celles des autres. Ce
n’est pas tant l’erreur en elle-même qui alerte, mais l’incapacité à la
reconnaître, à s’excuser sincèrement, à faire preuve d’humilité. On se surprend
alors à douter de soi, à se sentir coupable sans raison évidente, comme si la
réalité se dérobait sous nos pieds.
Une autre constante apparaît : l’absence
d’empathie véritable. La
personne peut donner le change, jouer la compassion ou l’écoute, mais il y a
quelque chose de mécanique, de froid, dans ses réactions. Ce manque de chaleur
humaine se ressent surtout dans les moments difficiles, lorsque l’on aurait
besoin de soutien et que l’on ne reçoit que des réponses superficielles, voire
une indifférence polie. Petit à petit, la relation devient à sens unique : on
donne beaucoup, on reçoit peu, et l’on finit par se sentir vidé, comme si notre
énergie et notre confiance en nous s’effritaient à chaque interaction.
Ce qui frappe, chez ces personnes, c’est leur capacité
à inverser les rôles. Elles excellent dans l’art de faire
passer leur propre tort pour une simple maladresse, ou pire, à nous convaincre
que nous sommes responsables de leur comportement. Elles sèment le doute,
brouillent les pistes, et nous poussent à remettre en question notre propre
jugement. Leur pouvoir ne réside pas tant dans une intelligence hors du commun,
mais dans notre tendance à leur accorder le bénéfice du doute, à vouloir croire
en la bonté de chacun.
Reconnaître ces schémas n’est pas céder à la méfiance, mais
faire preuve de lucidité. C’est accepter que
certaines personnes ne changeront pas, sinon pour mieux adapter leur stratégie.
Plus on identifie tôt ces signaux, plus on se donne les moyens de se protéger,
de préserver son équilibre et sa sérénité.
Après tout, savoir s’entourer de personnes
authentiques et bienveillantes,
c’est aussi apprendre à reconnaître, et à tenir à distance, celles qui ne le
sont pas.
Béchir Houman, Pépites
Précédemment : notre finitude
Petit partage qui alimente cet article :
Il faut être un enfant pour voir l'âme des gens, ou bien avoir gardé son âme d'enfance, son innocence.
Les adultes, eux, ne veulent voir que les apparences.
Christine Simon
mf...c'est une bonne analyse !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup l'écriture de Béchir. As-tu lu ses autres pépites ? C'est en plus un homme ouvert et très empathique. Tu peux aller sur son site qui est une vraie mine d'or. 😘
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