Le
Pilote revient donc le lendemain soir. Il aperçoit le Petit Prince, assis sur
un mur. Il parle et donne rendez-vous à quelqu’un cette nuit.
« Tu
as du bon venin ? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps ?
-
Maintenant va-t’en, dit-il… je veux redescendre !
C’est
à ce moment que le Pilote aperçoit le serpent que le bruit de ses pas a fait
fuir.
Le
Petit Prince est très pâle. Il devine que le Pilote a réussi à réparer son
avion.
« Moi
aussi, aujourd’hui, je rentre chez moi… c’est bien plus loin… bien plus
difficile. »
Le
Pilote sent que le Petit Prince commence à partir, il a peur. Ne plus entendre
ce rire « qui était comme une fontaine dans le désert » est
terrible.
Le dernier rendez-vous, chapitre XXVI
L’enfant
le rassure, il a tout ce qu’il lui faut : le mouton dans la caisse, la
muselière et surtout son étoile se trouvera à la bonne position pour rentrer.
Il lui reparle de sa fleur, de la musique du puits dans le désert, de cette eau
qui chante, de tout ce qu’ils ont partagé sur Terre. Il lui offre également le
plus beau des cadeaux : des étoiles qui savent rire comme lui.
« Et
quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m’avoir
connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi… Ce sera
comme si je t’avais donné, au lieu d’étoiles, des tas de petits grelots qui
savent rire… »
Il
essaie de protéger l’adulte en assumant seul son choix :
« Cette
nuit… tu sais… ne viens pas… J’aurai l’air d’avoir mal… J’aurai un peu l’air de
mourir. C’est comme ça. Ne viens pas voir ça, ce n’est pas la peine."
Il
confie ses dernières craintes à son ami et s’évade sans bruit, décidé, d’un pas
rapide.
Le
Pilote est venu.
« Tu
as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort et ce ne sera pas
vrai… je ne peux pas emporter ce corps-là. C’est trop lourd. Ce sera comme une
vieille écorce abandonnée. Ce n’est pas triste les vieilles écorces… Toutes les
étoiles me verseront à boire.
Le
Pilote se tait. L’enfant s’assoit et pleure mais il ne peut abandonner sa
fleur, il en est responsable. Le Pilote s’assoit près de lui, il n’a plus de
force, se sent vidé.
Le
Petit Prince se relève, fait un pas…
Un
éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria
pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ça ne fit même pas de bruit, à
cause du sable.
La
mort s’oppose à la naissance.
La
vie est le chemin qui nous est donné entre les deux.
Le
verbe CROIRE vient me chercher.
En
quelles valeurs croyons-nous ? Sommes-nous prêts à leur être fidèles ?
À
quel puits tirons-nous notre eau de vie ? Comment la
partageons-nous ?
Quelles
étoiles admirons-nous ? Qu’est-ce qui nous rend joyeux, nous fait
rire ?
Si nous ne croyons plus au Père Noël, nous pouvons
encore croire en la magie de Noël, elle peut nous toucher chaque jour de
l’année car nous écoutons notre âme d’enfant.
Le
Pilote a écouté le Petit Prince.
La
Grande Personne a retrouvé en elle le
petit enfant qui s’émerveille.
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