samedi 7 janvier 2023

Le dernier rendez-vous

 

Le Pilote revient donc le lendemain soir. Il aperçoit le Petit Prince, assis sur un mur. Il parle et donne rendez-vous à quelqu’un cette nuit.

« Tu as du bon venin ? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps ?

- Maintenant va-t’en, dit-il… je veux redescendre !

C’est à ce moment que le Pilote aperçoit le serpent que le bruit de ses pas a fait fuir.

Le Petit Prince est très pâle. Il devine que le Pilote a réussi à réparer son avion.

« Moi aussi, aujourd’hui, je rentre chez moi… c’est bien plus loin… bien plus difficile. » 

Le Pilote sent que le Petit Prince commence à partir, il a peur. Ne plus entendre ce rire « qui était comme une fontaine dans le désert » est terrible.

Le dernier rendez-vous, chapitre XXVI


L’enfant le rassure, il a tout ce qu’il lui faut : le mouton dans la caisse, la muselière et surtout son étoile se trouvera à la bonne position pour rentrer. Il lui reparle de sa fleur, de la musique du puits dans le désert, de cette eau qui chante, de tout ce qu’ils ont partagé sur Terre. Il lui offre également le plus beau des cadeaux : des étoiles qui savent rire comme lui.

« Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m’avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi… Ce sera comme si je t’avais donné, au lieu d’étoiles, des tas de petits grelots qui savent rire… »

Il essaie de protéger l’adulte en assumant seul son choix :

« Cette nuit… tu sais… ne viens pas… J’aurai l’air d’avoir mal… J’aurai un peu l’air de mourir. C’est comme ça. Ne viens pas voir ça, ce n’est pas la peine."

Il confie ses dernières craintes à son ami et s’évade sans bruit, décidé, d’un pas rapide.

Le Pilote est venu.

« Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort et ce ne sera pas vrai… je ne peux pas emporter ce corps-là. C’est trop lourd. Ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n’est pas triste les vieilles écorces… Toutes les étoiles me verseront à boire.

Le Pilote se tait. L’enfant s’assoit et pleure mais il ne peut abandonner sa fleur, il en est responsable. Le Pilote s’assoit près de lui, il n’a plus de force, se sent vidé.

Le Petit Prince se relève, fait un pas…

Un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ça ne fit même pas de bruit, à cause du sable.


La mort s’oppose à la naissance.

La vie est le chemin qui nous est donné entre les deux.

Le verbe CROIRE  vient me chercher.

En quelles valeurs croyons-nous ? Sommes-nous prêts à leur être fidèles ?

À quel puits tirons-nous notre eau de vie ? Comment la partageons-nous ?

Quelles étoiles admirons-nous ? Qu’est-ce qui nous rend joyeux, nous fait rire ?

Si nous ne croyons plus au Père Noël, nous pouvons encore croire en la magie de Noël, elle peut nous toucher chaque jour de l’année car nous écoutons notre âme d’enfant.

Le Pilote a écouté le Petit Prince.

La Grande Personne  a retrouvé en elle le petit enfant qui s’émerveille. 




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